
La Commission Nationale Indépendante pour la Prévention et la Lutte contre la Corruption (CNIPLC), présidée par Mme Badria Zakaria Cheikh Ibrahim, a organisé une série de rencontres les lundi 25 et mercredi 27 août 2025, dans la salle de réunion de la commission. À cette occasion, des étudiants issus d’universités publiques et privées, ainsi que des représentants de la société civile, se sont réunis autour d’un thème préoccupant : la fraude aux attestations académiques.
Ces consultations font suite aux ateliers de formation déjà menés par la CNIPLC, témoignant de son engagement à poursuivre la sensibilisation des jeunes, à consolider les acquis, et à favoriser le dialogue sur les enjeux d’intégrité dans le milieu universitaire.
Les sessions ont été animées respectivement par M. Aden Mohamed, chef du service communication, et Mme Ebla Abdi, directrice de la planification, de l’évaluation et du suivi. Grâce à leur approche interactive et pédagogique, un climat de confiance s’est instauré, propice à l’écoute et aux échanges constructifs.
Pour introduire les débats, les animateurs ont clarifié les notions de corruption — définie comme l’abus de pouvoir à des fins personnelles — et de fraude, qui désigne tout acte de tromperie visant à obtenir un avantage indu, notamment dans le cadre scolaire ou universitaire.
Les participants ont ensuite découvert les missions de la CNIPLC, qui œuvre activement à prévenir les pratiques frauduleuses et à promouvoir une culture de responsabilité au sein des institutions. Les discussions ont permis d’examiner les différentes formes de fraude académique : plagiat, tricherie aux examens, falsification de documents, achat de mémoires… Autant de pratiques qui compromettent les principes de mérite et d’équité.
Les échanges ont également mis en lumière les causes profondes de ces dérives : pression sociale, manque d’information sur les règles éthiques, absence de sanctions claires… Autant de facteurs qui contribuent à la banalisation de la fraude et affaiblissent les mécanismes de contrôle dans les établissements.
Les conséquences sont préoccupantes : dégradation de la qualité de l’enseignement, perte de crédibilité des diplômes, méfiance du public envers le système éducatif, et entrave au développement national.
Au cours de ces journées d’échanges particulièrement enrichissantes, les étudiants ont exprimé avec force l’importance d’une sensibilisation régulière, approfondie et inclusive. Ils ont souligné que cette démarche ne saurait se limiter à des actions ponctuelles, mais doit s’inscrire dans une dynamique collective impliquant l’ensemble des acteurs de la communauté éducative : enseignants, responsables universitaires, décideurs politiques, parents, et même les étudiants eux-mêmes.
Une telle mobilisation est essentielle pour concevoir et mettre en œuvre des mesures efficaces, durables et adaptées aux réalités du terrain, afin de prévenir les dérives qui entravent le bon fonctionnement de l’administration universitaire.
Parmi les propositions concrètes émises figure l’instauration de codes de conduite internes dans les établissements, qu’ils soient publics ou privés. Ces dispositifs visent à promouvoir les valeurs fondamentales d’intégrité, de transparence et de responsabilité, tout en renforçant la confiance entre les différents membres de la communauté universitaire. Ils pourraient également servir de cadre de référence pour le règlement des conflits et la prévention des abus de pouvoir ou des pratiques discriminatoires.
Les étudiants ont également fait part de leur désarroi face aux orientations académiques, souvent imposées sans concertation, et qui s’avèrent parfois en inadéquation avec leurs aspirations personnelles et professionnelles. Ce décalage engendre une perte de motivation, un sentiment d’injustice, et peut, dans certains cas, favoriser des comportements déviants ou une forme de désengagement vis-à-vis de l’institution. Ils appellent ainsi à une réforme des mécanismes de décision académique, fondée sur l’écoute, la co-construction et le respect des parcours individuels.
Malgré ces difficultés, ils ont réaffirmé leur engagement à accompagner la CNIPLC en tant qu’ambassadeurs de l’éthique et de la responsabilité. En guise de contribution, ils ont rédigé de courts messages poignants et pertinents, destinés à sensibiliser les jeunes et les acteurs éducatifs, et à rappeler que l’effort et le mérite doivent rester les fondements de toute réussite académique.
Au-delà des mesures techniques, les animateurs ont souligné la nécessité de bâtir une culture académique fondée sur le mérite, la responsabilité et la transparence, avec le soutien des institutions, des familles et de la société civile.
Enfin, les étudiants ont salué l’initiative, qu’ils ont jugée utile et courageuse. Ils ont exprimé leur gratitude pour cet espace d’échange, rarement offert dans le cadre académique. Certains ont partagé leurs inquiétudes face à la normalisation de la fraude, tandis que d’autres ont proposé des solutions concrètes pour renforcer la vigilance dans les universités. L’un d’eux a résumé l’esprit des rencontres en ces termes : « Nous avons besoin d’un système qui valorise l’effort, pas la tricherie. »
La session s’est clôturée mercredi, à 12h30, par une photo de groupe, symbole fort de l’engagement collectif en faveur de l’intégrité et de l’éthique.
